Le miroir de Carolanne
Marie Gray
Carolanne est presque parfaite. Elle est belle, chante bien et s'accompagne à la guitare. Elle danse et réussit aussi très bien à l'école. Bien entendu, elle plait aux garçons. Elle choisit d'ailleurs de fréquenter Renaud, un gars populaire et sportif qui lui plait bien. Mais leur idylle est bientôt assombrie par la jalousie qui envahit l'adolescente dès que d'autres filles s'intéressent à son prince charmant. Principalement lorsqu'il s'agit de Cassandra, la nouvelle, qui lui vole peu à peu la vedette. Préparant sa petite vengeance, encouragée par sa meilleure amie, Carolanne réalise, après avoir récupéré son amoureux et fait preuve d'indiscrétion pour soulager ses soupçons, que quelque chose cloche vraiment dans ses amours et que Renaud, qui devient plus froid et distant, bien qu'il lui fasse l'amour avec ferveur, lui cache réellement un pan de sa vie. [SDM].
Un roman réaliste empreint de ce triste combat que mènent les homosexuels contre l'intimidation. On y dévoile leurs découvertes et explorations de leurs réelles attirances sexuelles. On illustre aussi le paradoxe que ces derniers fassent parfois l'usage de propos homophobes pour se protéger du jugement et des représailles de leurs pairs. On brosse d'ailleurs un tableau assez convaincant des échanges musclés entre adolescents (Renaud se fait battre, après que son homosexualité ait été ébruitée), incluant aussi des descriptions explicites des débuts érotiques et sexuels des jeunes. On retrouve de plus Cassandra, héroïne du tome précédent, dont la réputation est elle aussi ternie dès son arrivée à la polyvalente à la suite d'un défi lancé à Renaud. À ce suspense psychologique parfois sulfureux et un peu long, se voulant aussi une leçon de sexologie, se greffe une réflexion sur le mensonge, celui que l'on se fait à soi-même et ceux qu'on réserve aux autres, dont ressort une invitation à l'honnêteté et à la tolérance. [SDM].