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Les embarras de Paris, ou l'illusion techniciste de la politique parisienne des déplacements

Abstract: Une contrainte, une aubaine et un paradoxe caractérisent aujourd'hui les déplacements parisiens. La contrainte, c'est l'engorgement croissant d'un métro dont la fréquentation a augmenté de 50 % en 20 ans alors même que son réseau ne s'est que peu développé, parce qu'il ne peut l'être qu'à un coût difficilement assumable par la collectivité. L'aubaine, c'est une chute de la circulation automobile tout aussi prononcée, puisqu'il y a vingt ans roulaient dans Paris 55 % plus de voitures qu'actuellement. Le paradoxe, c'est que le principal mode de déplacement dans Paris – Parisiens et banlieusards confondus – n'est ni le métro ni la voiture, mais la marche, qui représente 50 % des déplacements alors même que l'aménagement des rues ne lui réserve qu'une portion congrue. Paris est-il pour autant condamné à un dysfonctionnement toujours plus grand de ses déplacements ? En effet, le métro, toujours plus engorgé, devient incapable de se substituer à la circulation automobile, qui ne peut de ce fait plus poursuivre sa baisse, alors même que celle-ci reste impérative pour résoudre une pollution qui atteint des degrés alarmants. Quant à la marche, elle n'est en mesure de se substituer ni au métro ni à la voiture, en raison des distances que permettent de couvrir ces deux modes. Mais, à côté de ces trois modes traditionnels de déplacement dans Paris, est apparu ces dernières années le vélo, qui est lui parfaitement apte à se substituer à la voiture et au métro pour la majeure partie des distances qu'ils permettent de couvrir dans Paris. Et, si le vélo est parti de rien, sa croissance fulgurante est en train d'en faire un acteur majeur des transports parisiens, tant et si bien que sous moins de dix ans il assurera plus de déplacements que la voiture. Reste alors, pour qu'il puisse effectivement représenter la solution à la crise actuelle des transports parisiens, à lui faire toute sa place. Ainsi pourra-t-on éviter au métro la thrombose qui le guette, aux Parisiens l'asphyxie qui fait leur quotidien, et pacifier des rues où l'automobile n'aura plus qu'une part secondaire.